Albert King (1924-1992)

Contrairement aux dires des méchantes langues, Albert King est né dans le Mississippi, non loin des légendaires champs de coton. Et, coupons court à la médisance, il y aurait même longuement travaillé. Ce qui ne l'empêcha pas dans les années 1960 de critiquer les anciens du Delta qui ( selon lui, mais...) ne savaient pas jouer et chanter sans avoir largement picolé ! Tout ça pour éclairer le côté "roots" d'Albert quand on ne note que les accents cuivres...

Connu par le grand public pour ses titres pour la marque Stax, ses premiers enregistrements eurent lieu en 1953 pour la marque Parrot puis Robbin. Ce n'est qu'en 1966 qu'il signe avec la marque de Memphis. Par là il se démarquait du son de Chicago pour marcher allégrement sur les plates-bandes de la soul musique et du flower power en vogue à l'époque.

En fait, dans la mafia du blues des années 1970 on misait beaucoup sur l'Albert, pas seulement sur sa pipe perpétuellement en bouche ou sa vaste stature, mais surtout sur sa musicalité perpétuellement inventive qui sortait des sentiers battus. Il est un des premiers à mettre les pieds (et plus !) dans le Fillmore East, le temple du rock de San Francisco en 1968. C'est immortalisé dans l'album "Live Wire/ Blues Power" où Albert King est sur la pochette, une fleur à la bouche, comme il était de bon ton à l'époque. Sinon la faillite inattendue des disques Stax en 1974 prend tout le monde à contrepied...

Suit une période de "calme artistique" où Albert King entre fatigue et désappointements divers, se laisse un peu aller à la dérive. La conversion de Gary Moore, guitariste de hard rock britannique, au blues, les duos avec Steve Ray Vaughn (excellent disque de 1989) le remettent un peu dans le courant. Il laissera une des meilleures œuvres du blues moderne et demeure une très grande source d'inspiration pour le monde de la musique.

Thierry

Photo de une : Wikimedia Commons.jpg)